Comprendre et soigner les blessures du gardien de but au hockey

La position de gardien de but au hockey est très exigeante physiquement et mentalement. Cette exigence amène évidemment son lot de blessures, et ce, à tous les niveaux de jeu. Voici les blessures les plus communes rencontrées chez les gardiens de but, que ce soit à la suite de mouvements répétitifs ou d’un contact:

Atteintes musculaires

Étirement/claquage des muscles adducteurs de la cuisse (l’aine)

• Survient souvent à la suite d’un mouvement puissant de poussée latérale en position papillon ou d’un étirement trop prononcé et rapide en « split ». Des étirements dynamiques effectués après un échauffement adéquat avant la partie pourront augmenter la tolérance à l’étirement du muscle et limiter les blessures.
• Un suivi est conseillé afin de déterminer la gravité de la blessure ainsi que pour retrouver toute la mobilité et la force nécessaires à la position de gardien.

Des contusions musculaires peuvent également se produire si l’équipement n’est pas approprié ou à la suite d’un contact accidentel. Ces blessures sont généralement bénignes, mais un suivi peut être nécessaire en cas de douleur/incapacité résiduelle.

Entorses ligamentaires

Ligament collatéral interne au genou (LCI)

• Le style papillon, adopté par presque tous les gardiens depuis plusieurs années, augmente le stress en valgus (vers l’intérieur) au genou et prédispose à une atteinte du ligament collatéral interne. Cette atteinte se présente généralement à la suite d’un faux mouvement ou d’un contact avec un autre joueur. Un problème à ce niveau peut apparaître graduellement à la suite des stress répétés au genou en papillon.
• Les amateurs de hockey se rappelleront la blessure subie par Carey Price lors d’un contact à haute vitesse avec un joueur des Rangers (Chris Kreider). Il avait alors subi une entorse au ligament collatéral interne, fort probablement un grade 2 (rupture partielle). Sa récupération avait pris davantage de temps que prévu, donc il n’était toujours pas prêt pour un retour au jeu après huit semaines d’arrêt. C’est évidemment une blessure problématique pour un gardien de but étant donné la sollicitation élevée des genoux en papillon lors du retour au jeu.

Pour visionner la vidéo de Carey Price lors du contact à haute vitesse avec le joueur des Rangers, Chris Kreider, cliquez sur la photo ↓

Plusieurs autres entorses à différentes articulations, dont la cheville et l'épaule, sont possibles selon le mécanisme de blessure.

Atteinte articulaire

Conflit fémoro-acétabulaire

• Encore une fois, le style papillon demande beaucoup de mouvement au niveau des hanches et peut provoquer un conflit entre le fémur et le bassin. Ce peut être une atteinte traumatique à la suite d’un faux mouvement ou d’un contact, ou alors une apparition graduelle. Une imagerie peut être nécessaire afin de préciser l’origine du conflit et l’intégrité des structures de la hanche, principalement au niveau du labrum, une structure permettant d’augmenter l’adhésion du fémur dans la hanche. 

Commotion cérébrale

• C’est le choc du cerveau dans la boîte crânienne à la suite de forces d’accélération, de décélération, de rotation. Des signes et symptômes immédiats touchant plusieurs sphères de l’individu sont alors observés (maux de tête, fatigue, confusion, etc.).
• L’impact entre un joueur et le gardien, celui d’une rondelle directement sur le masque lors d’un lancer à haute vélocité ou une chute sur la glace sont susceptibles de causer une commotion cérébrale.
• Un suivi en clinique avec un physiothérapeute et, au besoin, un kinésiologue et un neuropsychologue vous permettra d’optimiser votre réadaptation et de vous assurer d’un retour au sport en toute sécurité.

Pour prévenir ces blessures, l’échauffement avant le match est à ne pas négliger. De plus, maintenir une forme physique adéquate limitera un poids excédentaire aux genoux en papillon et permettra de limiter les blessures à l’aine ou aux genoux, tout en améliorant les performances! En cas de blessure ou de problème récurrent, un physiothérapeute pourra vous guider pas à pas dans la reprise de ce sport.

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous contacter ou à consulter un physiothérapeute spécialisé.

Samuel Lapointe pht., slapointe@physiointeractive.com