Trucs pour un positionnement en vélo à pneus surdimensionnés (fat bike)
La pratique du vélo à pneus surdimensionnés, communément appelé fat bike, est de plus en plus populaire grâce à l’accessibilité des nombreuses installations et à la démocratisation de ce type de vélo chez tous les fabricants. On en retrouve même des électriques!
On parle souvent de positionnement en vélo de route / triathlon / vélo urbain, mais est-ce utile pour le fat bike?
Est-ce qu’un positionnement complet est toujours de mise? Pas toujours, mais…
- Si vous trainez des blessures qui limitent la pratique de votre sport, il se peut que le positionnement combiné à quelques séances de physiothérapie règle votre problématique.
- Si vous êtes inconfortable sur votre vélo, n’oubliez jamais la règle de base suivante : la pratique de votre sport ne doit pas entrainer une nouvelle douleur ou exacerber une douleur connue.
Voici quelques éléments clés :
Le pédalier
Si vous observez le pédalier du fat bike, vous serez en mesure de constater que celui-ci est beaucoup plus large que celui d’un vélo standard. Pour les amateurs de vélo, on parle du « Q-factor ». Il s’agit de la distance entre le centre du cadre et l’extérieur de la manivelle du pédalier. La largeur du pédalier aura une influence sur la position des pieds et des genoux, surtout si vous n’avez pas de pédales à clip. Il faut tout de même s’assurer d’un bon alignement genou-pied, avec ou sans souliers à clip.
Voici une solution simple : filmez-vous de face afin de voir le positionnement de votre genou par rapport au pied et à la pédale.
Le guidon
Si vous avez déjà fait l’essai d’un fat bike, vous avez certainement remarqué que le guidon est très large. Cela permet d’avoir une bonne base de stabilité et de contrôle sur des surfaces glissantes et instables. L’effet indésirable de cette largeur peut se faire sentir chez le cycliste. En effet, la prise large sur le guidon peut causer un enroulement excessif des épaules, créer un effet d’accrochage des muscles de l’épaule et provoquer des symptômes liés aux fameuses tendinites/bursites d’épaule. Pour d’autres cyclistes, la largeur excessive peut causer des douleurs à la région thoracique (autour des omoplates) ou à la région cervicale.
L’une des solutions est de faire raccourcir le guidon, en le faisant couper à votre magasin local. Il existe des tables de largeur de guidon en fonction de la grandeur du cycliste. Cependant, plus votre guidon est court, moins votre fat bike sera stable, il faut donc bien se faire conseiller par le mécanicien avant de le couper.
On peut aussi vérifier la position des manettes de freins sur le guidon. Elles doivent avoir un angle vers le bas pour éviter l’appui des mains en extension du poignet. Une bonne position des manettes pourra vous éviter bien des soucis.
Les positions statiques
Votre physiothérapeute vous a assurément déjà dit de limiter votre temps assis ou debout pour réduire la présence de votre douleur.
Ce concept peut paraitre simple, mais il s’applique même à vélo. Que vous soyez assis deux heures sur votre chaise de bureau ou sur votre selle de vélo, votre dos ainsi que votre cou restent statiques, ce qui peut entrainer des courbatures.
En vélo de montagne, il faut se lever souvent pour amortir les obstacles, même en montée. En fat bike, il arrive souvent que le terrain soit moins accidenté, vous aurez donc tendance à rester assis sur la selle pour une plus longue période. Ainsi, le risque de raideur et de douleur au dos, au cou et même à l’entrejambe, après l’activité, est accru.
Pensez impérativement à vous lever régulièrement de la selle même si vous faites seulement une courte balade ou que vous roulez lentement avec des amis débutants.
En conclusion, si vous souhaitez profiter pleinement de votre fat bike cet hiver, soyez à l’écoute de l’apparition de nouvelles douleurs ou de l’aggravation d’une douleur pendant ou après votre sortie. De plus, assurez-vous d’avoir un positionnement optimal et une bonne mécanique de pédalage. Enfin, n’oubliez pas d’alterner la pratique de divers sports d’hiver pour éviter les blessures de surutilisation et consultez votre physiothérapeute pour tout problème.
Pierre-Olivier Neault, pht, FCAMPT, certifié bikePT
Photo: Paul Esch-Laurent
Retour à la liste des chroniques